Février, la chenille processionnaire descend des pins : préparez vos pièges
Les chenilles processionnaires sont dangereuses pour l'homme et les animaux domestiques.
Elles effectuent leur descente en procession le long des troncs, en février, pour se nymphoser dans la terre. C'est à ce moment qu'elles présentent le plus grand risque car, se sentant vulnérables, elles libèrent facilement leurs poils urticants. C'est à ce moment qu'il faut les piéger. En résumé :
- 1ère solution, pour un arbre ou quelques arbres, acheter un ou plusieurs kits à la boutique de la LPO, qui consacre ses bénéfices à la protection des oiseaux,
- 2ème solution, pour de nombreux arbres, acheter directement les éléments au mètre linéaire chez le fabricant, La Mésange verte,
- 3ème solution, si le nombre d'arbres entraîne un coût trop important, fabriquer des pièges maison.
Attention, toute manipulation autour d'un pin infesté est dangereuse, se protéger intégralement, yeux, peau, nez...
1ère solution : la boutique de la LPO
Vous y trouverez le kit Ecopiège et les "recharges" (sacs et mastic, qui ne sont pas réutilisables). Une vidéo de montage explique la pose pas à pas.
Il existe d'autres modèles (par exemple Naturen, piège bouteille Décamp'...), je choisis l'Ecopiège parce qu'il est recommandé par l'INRA.
2ème solution : chez le fabricant, La Mésange verte
Outre le kit pour un arbre, vous trouverez les éléments en plus grande quantité. Un calculateur vous permet, à partir du nombre et de la dimension de vos arbres, d'estimer ce qu'il vous en coûtera.
3ème solution : les pièges maison
Faute de processionnaires du pin chez moi, je n'ai pas pu expérimenter les solutions imaginées par les créateurs de pièges DIY.
On retrouve toujours les grands principes : un collier qui guide les processionnaires pendant leur descente vers un tuyau puis un récepteur, le tout soigneusement jointoyé et fixé au tronc de l'arbre. Si l'on ajoute de la terre dans le récepteur, les chenilles se croient arrivées dans le sol et ne cherchent pas à s'échapper.
1. Le collecteur peut être une bande de plexiglas, une bande métallique, du plastique ou tout matériau de récupération assez rigide pour ne pas s'affaisser sur le tronc. Dans ce cas, les chenilles passeraient par-dessus.
2. Le joint doit former un étroit plancher et laisser un passage pour le tuyau. Certains ont imaginé une bande de mousse, ou mieux un manchon isolant pour tuyau de chauffage, d'autres un mastic biodégradable épais, du type onguent de Saint-Fiacre (le saint patron des jardiniers), ou les deux.
3. Le tuyau peut être de récupération (vidange de machine à laver, drain…), à proportionner au nombre de nids portés par l'arbre.
4. Le récepteur peut être une bouteille de 5 litres, un sac en plastique, un sac en tissu serré, de préférence contenant un peu de terre. Attention à la fixation si c'est le cas. Pour aller vers le zéro déchet, je tenterais un sac en tissu, mais j'ai des doutes sur sa résistance à la pluie. Un matériau transparent serait plus pratique pour savoir si la descente a eu lieu.
Quelques exemple de réalisations
Par un atelier animé par les Sentinelles de l'Estuaire en Vendée
Une solution bricolée à peu de frais par un jardinier
La recette de Gamm Vert
Une réalisation soignée dans le blog Les cavaliers du Haut-Forez
Et après, que faire des sacs ?
Le problème reste entier. Aucune source ne donne de solution satisfaisante. Le fabricant "La Mésange verte" conseille de brûler les sacs si la règlementation locale le permet, ou de les enfermer dans un sac poubelle et de "les mettre aux ordures ménagères". Le brûlage risque de libérer des poils urticants. Les éboueurs n'ont pas à manipuler des chenilles pour vous.
Un internaute propose d'enterrer les sacs et de faire un feu au-dessus… Pas satisfaisant !
La solution serait une collecte par des professionnels, à inventer.
Informations complémentaires
Voir aussi les chroniques
La processionnaire du pin
9 oiseaux prédateurs de la chenille processionnaire
Chroniques à retrouver dans le livre Merveilleuse faune du jardin