L'yponomeute du fusain
Ce matin 21 mai, j'ai surpris mes chenilles d'yponomeute en train de s'éclipser discrètement de mes fusains pour une raison inconnue, fuir un prédateur ? trouver une nouvelle source de nourriture ? trouver un meilleur endroit pour se transformer en chrysalide ?
Le chapelet un peu anarchique de chenilles glissait sur un fil vertical, pour disparaître dans l'herbe.
Tous les printemps les haies de la région sont couvertes de toiles qui contiennent des chenilles jaune paille à points noirs bien alignés. Les fusains d'Europe, Euonymus europaeus, ou "bonnets d'évêque" à cause de leurs petits fruits roses en quartiers, sont complètement défoliés à la fin du printemps, puis le tout, toiles et chenilles, disparaît pendant l'été et le fusain s'en remet doucement. Il fait comme si de rien n'était une nouvelle feuillaison, puis floraison puis fructification.
Chez moi, c'est le grand yponomeute du fusain, Yponomeuta cagnagella, qui fait des ravages, mais plusieurs arbres ont leur yponomeute spécifique : le pommier, le poirier, le cerisier, l'alisier, le saule, le peuplier, l'aubépine... Et le fusain est la plante hôte de trois espèces d'yponomeute. C'est pour les arbres fruitiers que l'on craint la chenille. Or, selon Wikipédia qui ne cite pas sa source, "bien que l'entoilement des arbustes soit spectaculaire, les arbres touchés ne subissent généralement qu'une inhibition momentanée de croissance (fin avril/mai), sans grandes répercussions économiques. Les dégâts apparents, qui inquiètent les propriétaires ou riverains d'arbres « attaqués », sont surtout esthétiques".
Que faire ?
RIEN !
L'arbuste s'en remet très bien. L'yponomeute serait même utile à la fructification. Quant au risque pour l'homme, aucun, la chenille n'est pas urticante.
Si c'est vraiment trop gênant
Dans les haies à l'écart de la maison, je laisse faire.
Près de la maison, je coupe les rameaux touchés. Il suffit de trois passages dans le printemps, chaque fois d'un quart d'heure par arbuste, s'il n'est pas trop haut.
Auparavant, je brûlais les rameaux avec les nids. Désormais, sachant que les mésanges ont appris à manger les chenilles de pyrale qu'elles délaissaient par le passé, je me dis qu'elles pourraient peut-être servir à nourrir les oisillons. Je les disperse donc sur les pelouses, et le lendemain il n'y a plus rien. J'insiste : je les disperse façon puzzle, en marchant assez vite, de façon à ce qu'elles ne soient pas reliées entre elles par les fils de soie qu'elles fabriquent. Si vous les laissez reliées entre elles, elles forment de nouveaux nids pendant la nuit !
Je ne sais pas si j'ai raison, le débat est ouvert.
Ces recettes conviennent aux fusain mais pas aux fruitiers, car il n’est pas question de couper les rameaux. On doit donc enlever les chenilles à la main. La phytothérapie préconise en répulsif le purin de tanaisie et d’absinthe ou d’armoise (2,5 kg de feuilles pour 10 litres d’eau à laisser macérer plusieurs jours, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de bulles quand on remue le purin).
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