Manque de place ? Plantez des grimpantes !
Même dans un petit jardin, où il n'y a pas de place pour planter un arbre ou une haie, on trouve toujours un mur, un grillage, un abri de jardin, un garage, qui peuvent servir de support à une plante grimpante. Voici ma sélection de quatre types de grimpantes, pour l'ombre ou le soleil, que j'ai expérimentées depuis longtemps. Elles ont un développement suffisant pour servir à la construction de nids, et dans certains cas, pour être un véritable garde-manger en toute saison. Elles peuvent aussi être contenues en les taillant une fois par an.
L'hortensia grimpant (Hydrangea petiolaris)
Sa floraison blanche vaporeuse au printemps, son feuillage brillant l'été, ses couleurs d'or à l'automne, ses fleurs fanées graphiques et dorées l'hiver, suffisent à en faire un grand classique décoratif toute l'année pour les murs ombragés.
Son atout supplémentaire pour les oiseaux est de constituer un refuge, un abri pour les nids et un garde-manger.
Ses fleurs grandes comme des assiettes sont nectarifères. Au début de l'été, elles bruissent d'abeilles et autres insectes, c'est un terrain de chasse pour les insectivores.
L'hortensia grimpant est caduc, mais les grandes fleurs fanées restent sur les tiges tout l'hiver, ce qui permet de se cacher et de s'abriter du vent. Pour cela, pensez à ne pas les couper à l'automne, elles resteront également décoratives tout l'hiver : au milieu de chaque corymbe (fleur en forme de parasol) se trouvent les fleurs fertiles, insignifiantes mais produisant un pointillé très graphique, et autour, les fleurs stériles plus grandes, qui deviennent translucides une fois fanées. Les tiges qui se desquament offrent un intérêt supplémentaire l'hiver.
. S'accroche seul grâce à ses racines-crampon, à guider ou maintenir éventuellement
. Caduc
. Exposition nord, nord-est, nord-ouest
. Grand développement (15 mètres)
. Tout type de sol sauf très calcaire
. Craint la sécheresse
. Très rustique
Le chèvrefeuille Halliana (Lonicera japonica 'Halliana')
Cette variété volubile est intensément parfumée.
Son intérêt pour les oiseaux : ses tiges enchevêtrées très denses sont favorables à la construction de nids par de nombreuses espèces.
Si l'on souhaite une espèce locale, le chèvrefeuille des bois indigène, Lonicera periclymenum, est assez proche mais moins dense, et a besoin d'ombre ou mi-ombre.
Attention, toutes les parties de la plante sont toxiques pour l'homme.
. Court au sol, s'enroule seul dès qu'il rencontre un support
. Caduc
. Exposition soleil ou mi-ombre, le pied à l'ombre
. Grand développement (5 mètres), facile à maintenir par une taille annuelle
. Sol riche et drainé
. Craint la sécheresse, besoin d'humidité en été
. Très rustique
Le lierre (Hedera helix)
Il fleurit et fructifie complètement à contretemps par rapport aux autres plantes locales : en fleurs en septembre-octobre, il offre son nectar aux insectes qui n'ont plus rien à manger, et ses fruits mûrs au printemps nourrissent les oiseaux en période de disette, lorsque pratiquement aucun autre arbre n'a plus de fruits depuis longtemps.
Cette particularité est un souvenir de l'ère tertiaire, il y a des millions d'années, période à laquelle le lierre existait déjà. En traversant les ères glaciaires, il a maintenu son rythme de vie en décalage par rapport à notre époque. En effet, le climat qui régnait à l'ère tertiaire était doux et humide en hiver, favorable donc à la floraison, et chaud et sec en été.
Producteur de fruits et nourrissant de nombreux insectes, il attire les rouges-gorges, les grives, les merles, les pigeons ramiers, les fauvettes à tête noire, les mésanges et les troglodytes.
Il peut être conduit sur un mur ou sur un grillage. Sur un mur de pierre, il est conseillé de faire une inspection annuelle pour éviter qu'il ne prenne racine entre les pierres.
Attention, ses fruits sont toxiques pour l'homme ! … mais pas pour les oiseaux, qui ont tous développé, de façon variable selon chaque espèce, des parades à sa toxicité.
. S'accroche seul grâce à de petites ventouses agrippantes
. Persistant
. Exposition nord de préférence, surtout à la plantation
. Grand développement (30 mètres), plutôt envahissant
. Tout type de sol, surtout légèrement calcaire et frais
. Craint la sécheresse
. Très rustique
La glycine (Wisteria sinensis)
Cette grimpante spectaculaire intéresse de nombreux oiseaux, moins pour sa floraison explosive que pour sa structure très forte qui leur permet de construire leur nid en tout sécurité, nid qui se trouvera au soleil en début de saison et à l'ombre du feuillage en été. C'est aussi un abri sûr en cas d'intempéries, du fait de ses branches aussi fortes que celles d'un arbre.
Elle s'enroule spontanément aux supports qu'elle rencontre. Choisissez bien ce support : de caractère dominateur, elle est capable de tordre les grilles des jardins.
. S'enroule sur tout support
. Caduque
. Exposition ensoleillée, sud ou sud-ouest
. Grand développement (15 mètres), exige plusieurs tailles par an
. Sol drainant, plutôt pauvre, redoute le calcaire
. Supporte assez bien la sécheresse
. Très rustique