Remplacer les buis malades

Publié le par Marie-Claire RAVE

Remplacer les buis malades

Le buis sait tout faire : haies hautes et basses, petits et grands topiaires, potées, broderies… Son feuillage est bien vert toute l'année. Il supporte le plein soleil et l'ombre. On peut lui donner une forme précise car sa croissance est lente et régulière. Mais sous les attaques répétées de la pyrale et des maladies cryptogamiques, notamment Cylindrocladium buxicola et Volutella buxi, deux champignons, les arbustes entrent dans une spirale d'affaiblissement quelquefois irréversible. 
Dans ce cas, par quoi les remplacer ?

Remplacement des buis de la Butte Montmartre par des ifs
Remplacement des buis de la Butte Montmartre par des ifs
Remplacement des buis de la Butte Montmartre par des ifs
Remplacement des buis de la Butte Montmartre par des ifs
Remplacement des buis de la Butte Montmartre par des ifs
Remplacement des buis de la Butte Montmartre par des ifs

Remplacement des buis de la Butte Montmartre par des ifs

En haie basse (0,50 m à 1 m)
- Le chèvrefeuille arbustif (Lonicera nitida), ou chèvrefeuille à feuille de buis -justement- pousse vite, il a un port compact et buissonnant qui demande un peu plus de taille que le buis. La variété la plus compacte, 'Maigrün', est la mieux adaptée aux haies basses. Il résiste bien à la sécheresse et au gel.
Pour un jardin zen, j'aime bien le bambou nain non traçant, par exemple Pleioblastus pygmaeus mais son intérêt pour la faune est limité (pas de floraison, ou du moins une floraison rarissime, pas de fruits).
- Le fusain du Japon (Euonymus japonicus), à feuillage persistant, comporte des variétés à petites feuilles, comme 'Microphyllus variegatus', qui conviennent bien aux haies basses.

En haie moyenne à haute (1,5 à 3 m)
Je suis une adepte de la haie libre composée majoritairement de variétés locales, mélangeant arbustes caducs et persistants. Pourtant de temps en temps, pour reposer l'œil, on peut aimer les haies taillées ! Et pour remplacer le buis dans ce cas, on a besoin de formes compactes et régulières supportant bien la taille.
- Le fusain d'Europe (Euonymus europaeus), notre bonnet d'évêque, à feuillage caduc, est un arbuste local très résistant. Il convient pratiquement à tous les sols et toutes les expositions. Il supporte les embruns et le gel, et même la pollution. Attention, il est attaqué au printemps par une chenille, l'Yponomeute du fusain (Yponomeuta cagnagella), dont on se débarrasse assez facilement en coupant les rameaux atteints, à condition d'avoir quelques pieds seulement.
Il existe de nombreuses variétés panachées de blanc, de jaune et de rose.
- Le houx (Ilex aquifolium) est également un arbuste local et défensif. Certaines variétés horticoles ne piquent pas. Il supporte parfaitement le froid. Il aime aussi bien l'ombre que le soleil. Il préfère les sols légèrement acides. Le houx sauvage est dioïque, c'est-à-dire qu'il faut un arbuste mâle et un femelle pour obtenir des fruits sur le pied femelle, mais il existe une variété horticole auto-fertile, qui porte des fruits sur un pied unique.
- Le troène commun (Ligustrum vulgare) à feuillage semi-caduc, est une aubaine pour les insectes et les oiseaux, avec ses fleurs blanches très odorantes et mellifères, et ses baies noir bleuté, à condition de ne pas le tailler trop sévèrement. Il est la plante-hôte du sphinx du troène, un grand papillon de nuit.
- La myrte (Myrtus communis) est un arbuste méditerranéen persistant qui supporte la sécheresse, la chaleur, les embruns, parfait pour le sud de la France.  Une espèce peut néanmoins supporter jusqu'à -12 °, la myrte tarentine (Myrtus communis subsp. tarentina). Elle apprécie tous les types de sol et toutes les expositions. Il se couvre de petites fleurs blanches au printemps.
- Les osmanthes (Osmanthus), un famille d'arbustes persistants, sont proches du houx. Ils poussent plus vite et se couvrent de petites fleurs appréciées des insectes pollinisateurs.

En grand topiaire
Plus on variera la taille des arbustes, plus on accueillera d'oiseaux. En plus de la haie libre, les arbustes taillés en topiaire demandent du travail, mais ils offrent un végétal "creux" recouvert d'une couche de feuillage dense très protectrice par grand vent.
- L'if commun (Taxus baccata) est un conifère très vigoureux, donc à réserver aux grands topiaires. Il pousse lentement et se prête bien à la taille. Attention, toutes les parties de la plante sont toxiques, sauf la chair du fruit, l'arille. Les oiseaux se nourrissent précisément de la chair des fruits et rejettent les graines. Comme le houx, c'est un arbre dioïque : il faut un pied mâle et un pied femelle pour obtenir des arilles.
- Le houx convient également à l'art topiaire du fait de sa croissance lente et de son feuillage persistant. 

En petit topiaire
- Le lierre sur des supports en fil de fer est intéressant.
Parmi les arbustes locaux cités plus haut, il suffit de choisir les variétés horticoles compactes à petites feuilles, par exemple chez le houx, Ilex serrata et deux variétés d'Ilex crenata  'Convexa' et 'Maximo'.
- L'osmanthe de Burkwood (Osmanthus burkwoodii), un hybride persistant, ressemble au houx, mais pousse plus rapidement. Son feuillage compact convient bien aux topiaires. Ses petites fleurs blanches attirent les pollinisateurs

En potée
Toutes les variétés convenant aux petits topiaires donnent de bons résultats en potée. S'y ajoutent les espèces qui craignent le gel, puisqu'une potée peut être rentrée l'hiver : camélias, buis africain (Myrsine africana) qui ne tolère pas les températures inférieures à - 9°, etc.
Les conifères nains à port en boule ou en cône sont parfaits en pot,  par exemple Pinus mugo mughus ou Chamaecyparis obtusa 'Nana Aurea'. 

En broderie
Dans un jardin à taille humaine, rien ne vaut la lavande ! Elle attire des milliers de papillons, elle change de couleur, elle se contente d'une taille par an. Pour une version jaune, la santoline, arbrisseau qui pousse en coussins, est adaptée à la sécheresse et aux sols pauvres.

Publié dans Aménagements, Plantations

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