Protection des espèces et de leurs habitats : vous avez la parole

Publié le par Marie-Claire RAVE

Pinson du Nord, sur la liste rouge des espèces menacées

Pinson du Nord, sur la liste rouge des espèces menacées

Huit ans !
Enfin !
La loi Grenelle 2 du 12 juillet 2010 prévoyait dans son article 124 de renforcer le pouvoir des préfets pour protéger la biodiversité, mais les gouvernements successifs se gardaient bien de publier les décrets d'application. La loi est restée lettre morte, et pendant ce temps, les populations d'espèces animales continuent de s'effondrer dans l'indifférence totale des gouvernants.
La LPO (Ligue pour la protection des oiseaux) a donc déposé un recours devant le Conseil d'Etat pour obtenir les mesures permettant l'application de la loi, et a obtenu gain de cause.

Deux avancées considérables
Jusqu'ici la procédure de protection des biotopes était limitée aux milieux naturels et aux espèces protégées. Dorénavant le pouvoir des préfets sera étendu. Ils pourront agir :
1. pour la préservation des habitats naturels sans avoir besoin de prouver qu'ils concernent des espèces protégées,
2. pour la protection de milieux d'origine artificielle, bâtiments, ouvrages, mines et carrières, sites bâtis ou artificiels, sauf les habitations et bâtiments professionnels.
Cela signifie concrètement que les associations de défense de l'environnement pourront s'opposer à toutes sortes de projets menaçant la biodiversité, à condition d'étayer scientifiquement leur action.

Contre les projets délirants ou consommateurs de terrains
Nous avons tous vu des terres agricoles détruites pour remplacer la nature par des centres de loisirs à grands renfort de béton, des pâturages détruits pour construire des centres commerciaux et des hectares de parkings. Désormais les associations et les préfets pourront s'y opposer sans qu'il soit besoin de défendre une espèce protégée. On sait aussi que de nombreuses espèces chassées par les pesticides et la destruction des haies et des bosquets, telles que les chauves-souris, ont fui les champs et investi des bâtiments ou des vieux ponts, des carrières. Ces sites artificiels pourront être classés pour empêcher leur destruction.

Vous avez votre mot à dire
Le gouvernement lance une nouvelle consultation publique, du 23 août au 19 septembre 2018, pour recueillir les avis des citoyens. Quelques minutes suffisent pour déposer votre commentaire.
Voici le mien :
"Pour la protection de la biodiversité sur tout le territoire
A l'heure où les espèces animales s'effondrent d'une manière vertigineuse du fait des pesticides et de la destruction de leurs habitats, il est essentiel de préserver les sites favorables à toutes les espèces, protégées ou non, que l'habitat soit naturel ou artificiel. Plus aucun gouvernement ne peut ignorer sa responsabilité dans la protection de la biodiversité alors que quinze mille scientifiques nous ont alertés sur l'état alarmant de la planète."
 

 

 

 

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H
Ce n'est pas attendre qu'il soi trop tard pour agir
Répondre
M
Effectivement ! Vous pouvez aussi sensibiliser votre entourage pour déposer un avis sur le site du ministère.