La punaise américaine s'invite dans nos maisons
C’était sans doute en 2018 que vous avez vu pour la première fois cette jolie punaise toute en marqueterie se réfugier chez vous en masse pour y trouver un peu de chaleur.
Ses signes distinctifs :
- une forme très allongée, de 2 cm de longueur,
- les fémurs postérieurs fortement épineux,
- des tibias postérieurs en forme de feuille,
- un W clair de chaque côté du "dos", les hémélytres en fait.
Surtout pas d'insecticide ! La punaise du pin ou punaise américaine, ou encore punaise des cônes (son nom français n'est pas encore bien stabilisé) ou plus précisément Leptoglossus occidentalis, est totalement inoffensive pour l'être humain et les animaux. Elle ne pique pas, elle ne véhicule pas de maladie.
Invitée par le commerce international
Derrière une invasion il y a souvent l'homme.
Une fois arrivée, la bête est aidée par l'absence de prédateurs naturels dans son nouveau milieu.
C'est le cas de cette punaise, originaire essentiellement de Californie. Puis elle est passée à l'Est pour arriver à New-York en 1990. Elle a profité du commerce maritime de bois pour s'installer en 1999 en Italie, pays qui lui a plu, puis en Corse en 2005, en région méditerranéenne continentale en 2006, en faisant tache d'huile en Europe où elle a continué à prospérer. Le phénomène s'est reproduit au Havre en 2010. Depuis 2018, elle est apparue en masse dans les jardins.
Un parfum très personnel
Comme les autres punaises, elle porte des glandes dites répugnatoires pour éloigner les prédateurs. Chez la punaise du pin, l'odeur est très supportable et ne justifie surtout pas qu'on élimine la bête.
Dégâts sur les arbres
Au printemps les punaises femelles pondent sur les aiguilles de plusieurs espèces de conifères et surtout des pins, mais jamais dans les maisons ! L'incubation des œufs dure 2 à 3 semaines, au terme desquelles les jeunes punaises commencent à se nourrir des inflorescences, puis des parties les plus tendres des cônes, puis elles s'attaquent aux aiguilles, aux graines des cônes et aux petites branches.
Le développement larvaire comporte cinq stades, puis les ailes apparaissent en été au moment du passage à l'état adulte.
En cas d'infestation importante, la production de semences peut chuter. Le risque existe donc pour la production forestière mais pas pour nos jardins, où nous n'attendons pas spécialement la reproduction de nos conifères.
Ne pas les tuer, les renvoyer plutôt à la chaîne alimentaire !
La punaise du pin étant uniquement phytophage, elle n'est pas intéressée par l'homme.
Etant donné que les punaises volent et qu'elles laissent leur odeur sur les doigts, je les attrape en plaquant sur le mur (ou la fenêtre ou le meuble) une petite passoire, puis en glissant une feuille de papier entre le mur et la passoire, et je les renvoie à leur place, dehors.
Pour qu'une régulation finisse par s'instaurer, il faut que d'éventuels prédateurs apprennent à s'en nourrir. En les remettant dehors en période fraîche, on peut espérer que la disette incitera certains animaux à y prendre goût en dépit de leur odeur.
Sources, informations complémentaires
La page très complète du site insectes.net, avec des photos de tous les stades de développement de l’insecte,
et celui de l'INRA.
A retrouver dans le livre Merveilleuse faune du jardin
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